Porteurs de poèmes
Les arbres sont des poèmes que la terre inscrit dans le ciel (Khalil Gibran)
Toi le bouleau, de ta feuille fragile, quelles rimes laisseras-tu au creux du firmament infini ? Quelle espérance emportera ta feuille jaunie d’automne quand, du ciel, elle retrouvera la terre qui l’a fait vivre.
Es-ce toi le sapin, qui de ta plume encrée, as dessiné ce trait sur la page bleue du ciel pour souligner un nuage ? Es-ce toi ou cet avion qui porte au bout de son aile une trace de terre pour l’offrir en poème à l’azur ?
Toi l’orme, qui impose ta noblesse, les pieds bien ancrés dans la terre de tes ancêtres, tu mêles des mots d’amour à chaque nuée qui passe, et le zéphyr chante des vers de tendresse que ta voix grave répète aux étoiles.
Toi le cyprès dans ton anorexie inquiétante, tu montres de ton doigt accusateur l’écriture triste du gros nuage noir, porteur d’orage dans le ciel sombre d’une Provence avide de l’eau céleste.
Toi, simple taillis aux milles plumes, tu lances des paroles en grappes vers le ciel clair de l’été, pour y écrire les joies et les bonheurs que notre terre porte.
Vous les arbres, grands, petits, vous mes amis, vous mes confidents, vous mon écrin des voluptés de l’esprit, inscrivez dans la fête d’un ciel multicolore, la poésie des mots de mon bonheur de vivre.
Pierre Delphin – 5 novembre 2016