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L'écritoire du baladin
L'écritoire du baladin
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16 octobre 2012

Nous avons marché

Longtemps nous avons marché

Côte à côte, mains relâchées.

Nous avons souvent oublié

De seulement nous regarder.

Nos gestes de prudence

Ont parfois esquissé

Une attente espérée

Laissée en indifférence.

Où je n’étais pas,

Tu m’attendais.

Où tu n’étais pas,

Je revenais.

De rendez-vous solitaires

En rencontres avortées,

Nous n’avons pu que taire

Un bout d’avenir espéré.

Regards levés sur les cieux

Regards à jamais parallèles,

Je n’ai pu voir tes yeux.

Ai-je pu voir que tu es belle.

La mort m’a guettée

De trop d’amour enveloppée.

Mort souvent attendue

Par une camarde jamais repue.

Infâme tristesse matinale

Douloureuse arthrose cérébrale.

À l’heure où s’efface le rêve

Sur le col menace le glaive.

Mon oreille n’attendait qu’un mot

Un partage ou une contrition

Pour faire que ce jour soit beau,

Il suffisait d’un peu d’abandon.

Toujours j’ai eu peur de toi.

Intelligente tu m’étais

Intelligente tu te savais.

Toi aussi avais peur de moi.

À quoi bon l’intelligence

Quand on ne sait garder

Et qu’on laisse par négligence

Les trésors à notre portée.

 

© Pierre Delphin - septembre 2012

 

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Commentaires
S
très beau texte nostalgique, est-ce trop tard pour marcher main dans la main ?
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