Vengeance tardive … (2)
suite..
Assis devant un bureau,Antoine Canton attend. Il est seul dans la pièce, mais il sent le regard des deux agents qui pèse sur sa nuque. Il ne bouge pas, tend seulement la main pour saisir une revue sur la police pour passer le temps. Un homme trapu pousse la porte, entre et pose sa veste et son chapeau au crochet contre le mur. Il a le visage d’un homme fâché d’avoir dû quitter sa quiétude familiale. Il grogne plus qu’il ne tousse pour mettre en route ses cordes vocales. Il prend une feuille blanche et un stylo en regardant d’un air étonné l’homme simple et distingué assi devant lui. L’agent s’installe derrière l’ordinateur, ses mains restent levées comme des oiseaux de proie au dessus du clavier, en attente des premiers mots. Son regard oscille entre son patron et cet homme qui n’a rien d’un voyou, rien d’un assassin et pourtant…
- Je suis le commissaire Charles Genton, je vous écoute, mais tout d’abord, monsieur l’agent va enregistrer votre identité.
- Bon, très bien, ceci étant fait, vous avez déclaré avoir tué un homme. De qui s’agit-il ?
- Jean Brincourt, notaire.
- Où cela s’est passé ?
- Rue Émile Ginot devant chez lui.
- Vous l’attendiez ?
- Oui.
- Pourquoi avez-vous fait cela ?
- C’était à faire, je l’ai fait.
- Ce n’est pas une réponse, c’est une vengeance ?
- Qu’importe, je n’ai aucunes autres déclarations à faire.
- Hé mon gars, on ne me l’a fait pas. Je vous somme de répondre à mes questions.
- Non !
Ce fut le dernier mot que le commissaire Charles Genton entend de la bouche d’Antoine Canton. Il tente d’être conciliant, compréhensif. Il se met en colère, tape le poing sur la table, le visage, le corps de l’assassin se statufie. Son regard ne reflète pas d’agressivité, non, seulement de l’indifférence aux lieux, aux questions, à ce moment de vie.
…
à demain pour la suite…
© Pierre Delphin - avril 2010.