Main baladeuse
Attention texte érotique, âmes trop sensibles passez votre chemin…
La journée a été chaude. Monique a juste passé une courte chemise pour la nuit. Quand le jour s’efface, dans l’exhalaison des fleurs du jardin, elle somnole déjà, un drap de coton fleuri légèrement tiré jusqu’aux épaules.
Dans le premier sommeil qui l’emporte, elle perçoit François, son François s’allonger doucement à ses cotés. Elle ne bouge pas. Plusieurs fois il se tourne, se retourne, cherche sa place. Elle garde sa respiration lente et calme alors qu’elle reçoit sur la nuque le souffle mâle, fort et rythmé.
Elle voudrait dormir, mais comme une plume elle sent une main qui effleure les boucles de ses cheveux. Passe, repasse, s’envole pour se poser sur le bord de l’épaule, cherche refuge sur le creux de l’oreiller. Comme suivant un parcours initiatique la main reprend son chemin se pose contre sa poitrine ébauche une caresse douce et furtive contre son sein. Émue, Monique reste figée, attend. Mais son corps réagit et précède sa volonté. La pointe effleurée vite se durcit, en attente.
Mais la main ne s’attarde pas sur la pointe érigée, elle glisse le long de son ventre, poursuit son chemin touche, frôle le bas de la chemise sans se poser complètement. Elle poursuit sa danse incertaine dans l’esquisse d’un pas troublant. Monique sent ce frémissement diffus qui l’envahie, comme un prélude au plaisir qu’elle attend. Elle aime être conquise, désirée. Elle ne bouge pas, seul son léger souffle saccadé trahit son émotion.
Elle sait que François aime découvrir, redécouvrir chaque courbe de son corps, chaque parcelle de sa peau satinée douce comme une pêche de plein été. Elle l’aime, elle le laisse faire, elle se laisse faire. Poursuivant sa course, la main frôle la cuisse frémissante, passe le creux du genou et remonte lentement.
Quand l’incursion de la main fait une pose contre sa fesse rebondie, elle s’enflamme, se tourne doucement vers son amant, un sourire complice illumine ses yeux. Elle tend la main vers son visage effleure sa joue et murmure :
- Oh mon chéri que fais-tu ?
- Excuse-moi mon amour de t’avoir réveillée, je cherche la télécommande de la télé… Dors bien ma chérie.
© Pierre Delphin – mars 2010