À une amie
Notre bonheur est là, simple et tranquille.
Seul un voile incertain atténue son éclat.
Notre cœur a le dilemme difficile.
D’être heureux et triste, dans le même pas.
Alors, avec mon bonheur au creux des mains.
Je rêve un instant et je me souviens.
Nous étions bien sur notre plage blanche.
Les enfants étaient là,
Leurs petits couraient autour d’eux.
Nous étions bien sur notre plage blanche
À les regarder danser, heureux.
Le sable était là, fin, blanc.
La mer était là, calme, marine.
Le ciel était là, bleu, serein.
Le vent était là, doux, zéphyr.
Le soleil était là, chaud, doré.
L’amitié était là, présente, vivante.
Nous nous nourrissions de bonheur.
Nous nous nourrissions d’incertitudes.
Nous nous nourrissions de craintes.
Nous nous nourrissions de vie.
Mais un soir d’hiver le crabe est venu.
Il t’a tirée sur la plage grise.
Il a bouleversé ton corps,
Il l’a mis en souffrance.
Il troublé ton esprit,
Il l’a mis en tristesse.
Puis un jour d’été.
Le ciel était lourd, brûlant.
Le crabe t’a emportée,
Sur la plage noire seule, évaporée.
Et les lumières qui brillent,
Sur cette plage noire, chagrine,
Sont les lucioles du cœur des amis.
Ces lueurs qui traînent et planent sur le sable,
Murmurent pour nous tous : Tu reste inoubliable.