Toi qui t’es éloignée de moi,
Où es-tu ?
Toi qui restes chez toi,
Que veux-tu ?
Le feu enflamme la garrigue,
Son ardeur dévorante
Que rien ne fatigue
Consume mercuriale et fleurs odorantes.
Que reste-t-il après ?
Que terre brûlée.
Même le beau cyprès
Est parti en fumée.
La terre grise et noire
Semble infertile,
La couleur du désespoir
Est toujours indocile.
Un point vert ou jaune là ;
Une vie qui revient ?
Un printemps déjà là ;
Un bonheur pour demain ?
La fleur hésite, progresse.
Un regard apaisé,
Quitte le noir tristesse
En un avenir plus coloré.
Il n’est pas de bonnes raisons.
Il n’est pas de grands torts.
Vouloir prouver sa raison,
C’est prouver qu’on a eu tort.
La paix n’est pas renoncement
Qui oublie le parcours ;
Elle n’est qu’un dénouement
Qui apporte l’amour.
Qui a été le plus fort :
L’étincelle qui a mis le feu ?
Ou le vent qui l’a attisé ?
© Pierre Delphin – avril 2013