Du roman d’aventure à la littérature galante, de la bibliothèque verte à la Pléiade, le –je t’aime- mot précieux par nature s’est dilapidé de ristournes en discounts sur les rayons des supermarchés des papiers noircis de phrases vides.

Retrouvons le sens de ce mot qui n’existe que dans l’intonation de la voix, que dans le regard qui l’accompagne, que dans les gestes qui le soutiennent. Important d’aimer, important de le montrer, important de le dire. Savoir dire le - je t’aime - non pas dans un moment d’extase mais dans celui de l’instant lucide qui implique toute sa responsabilité future incluse dans l’usage de ce mot.

Je ne te donne pas mon amour pour mendier le tien puisque j’ai déjà le bonheur de t’aimer.

© Pierre Delphin – août 2011

Texte influencé par la lecture de : La pesanteur et la grâce » de Simone Weil