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à suivre…
Je rêve encore d’un voyage, viens.
Le bout du monde n’est pas loin, viens.
Sans contraintes ma main prend la tienne,
Juste pour la guider, viens.
La guider sur ce chemin que nous découvrons, marchons.
Marchons en regardant les collines, courons.
La mousse couvre le rocher,
Elle gomme les aspérités,
C’est la douceur qui se pose sur notre vie.
Le temps presse, avançons,
Le temps se disperse,
Ce temps qu’on a souvent perdu,
Dilapidé en errances.
Il se fait rare,
Vivons le, vivons le bien.
Encore un effort,
Ce chemin qui monte,
Épuise nos corps,
Fait battre nos cœurs,
Fait vibrer nos esprits,
Nous exalte encore.
Nous sommes des conquérants,
À l’ascension de nous-même,
À l’ascension de notre vie.
Gardons la maîtrise de l’instant,
Gardons l’envie.
Nous n’avons pas construit une vie facile.
Nous n’avons pas su construire une vie docile.
Nous n’avons pas voulu de cette vie-là.
Trop simple quand on aime gérer ses émois,
Dans cette vie complexe, riche que nous avons créée.
Ce jardin hanté où les plus belles fleurs poussent entre les orties,
Où le papillon bleu trouve refuge dans le nid de la vipère endormie.
Une vie, notre vie.
Un bref passage dans une éternité.
Nous laisserons à peine une trace que le vent du temps va emporter,
Emporter dans un effluve d’oubli.
Cette trace infime, nous la voulons,
Comme une signature au bas de la page de notre vie,
Comme une excuse d’avoir existé,
Comme un témoignage que nous ne donnons qu’à nous même.
Nous n’inscrirons jamais notre nom dans le livre d’histoire,
À peine dans le vieil album de photographies qui jaunirons,
Elles se sublimeront dans le vent des vies qui nous poursuivent.
Alors nous écrirons à l’encre bleue sur notre cahier de vie :
à suivre.
© Pierre Delphin – novembre 2010
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