Vengeance tardive … (6)

suite…

Guidé par les policiers, Antoine s'est assis devant le bureau de la juge. Elle rentre, le salue d’un geste de tête, s'assied. Il remarque la perle irisée qui pend au bout de la chaîne fine et qui orne son cou dans l’espace de peau claire que découvre son vêtement. Elle enchaîne aussitôt:

- Bien Monsieur Canton, me donnerez-vous plus d'explications aujourd'hui?

- Je ne pense pas que cela soit nécessaire.

- Mais en vous comportant ainsi, vous allez considérablement alourdir votre peine.

- Qu'importe la peine, qu'importe la vie, j'ai déjà tout perdu.

- Vous parlez de votre divorce?

- …

- Bon, si vous voulez rester silencieux sur votre vie privée, soit. Par contre j'aimerais vous entendre sur deux autres affaires, deux autres crimes, semblables au crime que vous avez commis. Je veux parler des meurtres sur les personnes de Bernard Capucin le quincaillier, il y a deux semaines et celui du docteur Louis Caban la semaine dernière. Monsieur Canton, est-ce vous qui avez tué ces deux personnes?

- Oui, c'est moi.

- Vous dites cela avec beaucoup de froideur Monsieur Canton. Pourquoi avez-vous fait cela?

- Parce que je devais le faire !

- Il va falloir changer de disque monsieur Canton. Cette réponse ne me suffit pas ! Ne me suffit plus ! nous sommes en présence d’un triple meurtre dans des conditions particulièrement atroces. Donnez-moi plus d'explications pour que je comprenne.

- Non, je n'ai pas d'explications à donner. Vous verrez tout cela avec mon avocat.

- J'insiste.

- …

- Monsieur Canton, ne vous enfermez pas dans votre secret. Je suis certaine que quelque chose de lourd, très lourd pèse sur votre conscience. Parlez, je vous en conjure !

- …

- Soit ! Votre avocat passera vous voir demain. Parlez avec lui si cela vous est plus facile que de parler avec moi. Je connais Régis Brot, c'est un homme bien, compréhensif. Il saura vous aider.

- Vous êtes étrange monsieur Canton, vous avez commis trois meurtres et je n’arrive pas à vous trouver méprisable. Mais je veux comprendre, je dois comprendre.

…

à demain pour la suite…

© Pierre Delphin - avril 2010.

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[Annick]

J'ai une amie qui sur un blog avait déposé par petites touche une histoire, un roman qui a été publié ensuite par un éditeur.

A demain alors !