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L'écritoire du baladin
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20 décembre 2009

Le rendez-vous d’Amélie & Paul – Le restaurant

La main m’a été forcée, avec bonheur, par les lecteurs des lettres de Paul et d’amélie pour donner une suite. Je quitte la forme épistolaire pour raconter leur rencontre. Une première partie dans un restaurant, la suite dans un parc d’ici quelques jours si vous êtes patients !

Les nuages de coton blanc se promènent dans le ciel bleu, mais l’horizon reste superbement dégagé et les Alpes apparaissent comme une carte postale que l’on épingle face à son bureau pour faire durer un peu plus des vacances réussies. Aujourd’hui, même le Mont Blanc laisse voir sa structure imposante. Souvent Paul est venu le long de cette balustrade de Fourvière. Lyon est à ses pieds. Il regarde la ville et ses toits de tuiles rouges qui s’étend par la plaine de l’Isère jusqu’à butter contre les Alpes souveraines. L’air est léger, son cœur aussi. Si son regard apprécie infiniment ce paysage, sa mémoire est totalement concentrée sur l’instant où il a ouvert la deuxième lettre d’Amélie. Ce jour là le temps était magnifiquement beau. Il était resté heureux et serein après la première lettre. Nostalgique aussi. De cette acceptation de le rencontrer son cœur a battu comme les jours de fête de son adolescence.

Ce matin, il était bien incapable de dire ce qu’il attend de cette journée, mais il a pris un soin méticuleux pour se préparer, pour choisir ses vêtements. Il attend l’incertain. Il laisse toute sa place au rêve, à l’improbable. En flânant il s’est rapproché de l’ancienne chapelle dans l’allée qui passe devant le magasin des bondieuseries, les modernes marchands du temple. Il regarde évoluer les touristes qui marchent dans des trajectoires irrationnelles, sorte de fourmilière macroscopique.

Puis dans la foule, il la voit. Mille personnes pourraient être là, il l’aurait reconnue. Ses cheveux bouclés volent autour d’elle, un sourire léger de Mona Lisa souligne son visage d’un trait délicat. Déjà il lance son pas comme un départ de course, son visage laisse, sans retenues, éclater le bonheur.de cette rencontre. Son bras se lève dans un signe d’appel : Je suis là ! À son tour elle l’aperçoit. Il la regarde et voit exploser un sourire entre deux pommettes rosées. Son cœur bat un peu plus fort en la voyant. Elle aussi allonge son pas. Instinctivement les touristes s’écartent pour laisser de la place à ce sillage de bonheur qui leur permet de se rejoindre. L’espace de quelques secondes ils restent là immobiles seuls au milieu de la foule. Ils se regardent. Mais vite leurs bras s’écartent pour enserrer l’autre et ils restent là, sans bouger, seules des pressions des mains donnent de petits mouvements qui renforcent la chaleur qui s’établie entre eux. Les touristes de passage les regardent d’un air amusé, surpris et souvent envieux. L’un d’eux murmure : - it’s so french ! Il leur faut quelques minutes pour s’écarter, et un flot de mots non dit passent entre leurs yeux qui brillent d’émotion. Puis leurs lèvres se posent sur la joue de l’autre, délicatement, tendresse de l’amitié. Paul lui dit doucement :

- Amélie, je voudrai vous dire mon bonheur d’être là. Merci d’avoir accepté enfin de venir.

- Paul, vous m’avez donné beaucoup de tourment. Dès le début, j’ai eu très envie de cette rencontre, mais ma raison disait n’y va pas quand mon cœur disait répond oui.

En parlant Amélie rit, ce qui entraîne le rire de Paul et c’est comme deux enfants aux cheveux blancs qu’ils s’approchent de la barrière du panorama.

- Regarde les Alpes Paul. Est-ce que tu aimes ces paysages ?

- Oui j’aime beaucoup. Je me suis souvent promené sur les sentiers de montagne. Regarde, là on voit Belledonne, là la Chartreuse, là le Vercors.

- Comme le Mont Blanc est beau aujourd’hui ! Il parait que c’est signe de pluie pour les jours à venir.

Paul ne relève pas le propos et l’entraîne vers la porte du restaurant. À peine la porte ouverte, qu’un jeune homme, chemise blanche et gilet noir vient à leur rencontre et leur souhaite la bienvenue. Il les accompagne sur le petit plan incliné qui rejoint la salle. Une petite table est disposée devant la baie vitrée jusqu’au sol. D’ici, ils ont l’impression d’être en suspens au dessus de la ville, l’impression de légèreté est saisissante et merveilleuse.

Assis, leurs doigts se croisent sur la table et dans le silence de leurs regards intenses passent les émotions de l’instant.  Tu es là, je suis là, est-ce nous ? L’inattendu, l’imprévisible se réalise. Les lèvres de Paul s’entrouvrent :

- Amélie, je voudrai vous dire…

- Non Paul ne dites pas, je l’entends dans vos yeux. Et puis Paul ne serait-il pas plus simple de revenir au « tu » ? Nous étions moins formels il y a quarante ans !

Déjà dans la fin de sa phrase, son rire a repris sa place dans la lumière de son regard. Paul, entrainé dans ce rire constate l’exceptionnelle harmonie de visage en premier plan de ce paysage.

- Oui tu as raison, merci de m’inviter à être plus simple.

Leur communication silencieuse et immobile se poursuit. Amélie le regarde et cherche à comprendre ce sentiment de confiance qu’elle éprouve. Jusqu’où peut-elle se dévoiler à cet homme qu’en réalité elle connaît à peine ? Elle se sent unie dans ce regard en essayant de percevoir ses pensées. Il lui semble que les pensées de Paul sont parallèles aux siennes, hésitantes. Ce n’est pas un échange, mais une disposition commune d’aller vers l’autre. Sans rompre leur immobilité, Paul écarte le silence d’une voix douce plus pour exprimer sa pensée que pour transmettre un message.

- J’ai devant moi une femme pour laquelle ma mémoire a gardé des parcelles d’images, de sensations. J’ai souvent idéalisé, comme un fantasme, le jour où je te retrouverai. Je suis là, je me sens maladroit, hésitant, intimidé. Je suis là en ayant peur de te blesser, de te décevoir.

Amélie accueillit ces mots en baissant les yeux, comme pour mieux les intégrer à sa propre pensée. Sa main serra un peu les doigts de Paul, et dans la même tonalité elle s’exprima d’une voix émue :

- J’ai devant moi un homme que je n’ai connu que quelques heures. Un homme que je croyais avoir oublié. Un homme que le hasard a remis sur mon chemin à la sortie d’une représentation d’opéra. Un homme dont je sais peu de choses, mais en qui j’ai un sentiment de confiance sans pour autant savoir pourquoi.

Une jeune serveuse s’approche de la table les menus à la main. Elle regarde les deux convives et, étonnée par leurs regards. Elle arrête son pas, bifurque derrière un autre table et rejoint la cuisine. Sagesse de ne pas interrompre un instant particulier entre deux personnes. Elle les regarda de loin, émue peut-être envieuse. Elle vit Paul se pencher comme pour une confidence.

- Veux-tu que ce repas nous permette de nous connaître, enfin de commencer à nous connaître. J’ai bien compris à ta première lettre que tu craignais que cette rencontre vienne troubler le cours de ta vie. Je te promets d’être respectueux de ce qui compte pour toi. Mais parle-moi un peu de toi.

Elle sourit franchement à cette question directe et oh combien large. La serveuse profita de cette modification d’intensité dans leurs regards pour venir proposer le menu. Paul ouvre son carton et dit à Amélie d’un air amusé :

- Il me semble me souvenir que tu es gourmande.

Avec son rire de cristal, elle lui rétorque :

- J’espère que ce n’est pas la seule chose que tu as mémorisé de moi ! Oui je suis toujours gourmande, d’ailleurs je vais commencer par un Gâteau de foies de volaille, sauce financière et ensuite je goûterai à la Rouelle de poitrine de porc poêlée aux échalotes confites. Ainsi je serai conforme au souvenir de grande gourmande que tu as de moi.

- Quel plaisir de voir que tu réagis toujours bien aux taquineries. Puisque c’est cela, je serai un lyonnais très classique, et je prendrais : la salade lyonnaise et l’andouillette à la ficelle. D’un air connaisseur, il précisa : Je sais qu’ils prennent les andouillettes chez Bobosse.

La serveuse a un léger hochement de tête d’approbation et d’une voix flatteuse elle ajoute :

- Je vois que monsieur est connaisseur !

Elle s’éclipse son carnet et les menus à la main. Amélie et Paul sourient en la regardant s’éloigner. Leurs sourires s’apaisent et prenant le relais les regards redeviennent intenses dans un silence complice. Amélie s’exprime à voix lente en reprenant les doigts de Paul, comme pour se rassurer :

- Tu m’as demandé de parler de moi. Comme je te l’ai dit dans ma lettre, je suis mariée depuis 38 ans, j’ai un garçon et une fille, et je suis grand-mère de trois petits enfants qui font mon bonheur quand je les vois. Mes enfants habitent loin, Angoulême et Toulouse. Que dire d’autre, sinon que je suis depuis peu à la retraite après une carrière faite en tant que responsable du personnel dans une entreprise de transport internationale.

- Belle réussite professionnelle. Mais parle-moi un peu plus de toi, de ce que tu aimes, de ce que tu fais.

Le visage d’Amélie se fige. L’expression de son visage se fait vague, ses pommettes deviennent pâles.

- Que se passe-t-il Amélie, pardonne-moi si ma question est gênante. Ne me dis pas ce que tu n’as pas envie de dire. Il faut que nous sachions garder un espace secret en nous, cela n’est que naturel.

- Merci, oui il y a des choses qui sont plus ou moins faciles à dire, ou qui demandent plus de temps. Mais enfin sache que j’ai des moments heureux avec un groupe d’amis qui me sont chers et qui m’apportent beaucoup de réconfort. Ce sont d’ailleurs eux que tu as aperçus à la sortie de l’opéra. Est-ce que toi-même tu vas souvent à l’opéra.

Paul perçoit qu’en renvoyant ainsi le questionnement, elle cherche à échapper à rentrer dans trop de détails. Il respecte cela en reprenant la suite de la discussion plus à son compte. Il laisse la serveuse poser les assiettes d’entrée élégamment décorées et leur souhaiter bon appétit. Puis, en goûtant un petit lardon, il poursuit :

- Non je ne suis pas vraiment un habitué de l’opéra, c’est seulement la deuxième fois de l’année où je vais à un tel spectacle. Parfois le cinéma, mais le plus souvent la télé dans mon fauteuil à la maison.

- Alors tu joues le pépère tranquille, les pieds dans tes pantoufles ?

Disant cela elle a repris son petit rire taquin et retrouvé ses couleurs de pêche.

- Quand même, n’exagère pas trop ! Depuis quelques temps, je marche beaucoup. J’adore me promener dans la ville que je sillonne quartier par quartier. Lorsque je suis en forme, je fais la découverte des rues en pentes des deux collines, celles qui sont souvent en escaliers.

- Et tu fais ces promenades tout seul ?

- Hélas oui. Je n’ai jamais trouvé, sauf quelques exceptions, de compagnons ou de compagnes pour me suivre dans mes escapades. Il faut dire que quand je rentre le soir je suis très fatigué. J’ai pris l’habitude d’une vie un peu, enfin très solitaire. En fait j’ai été marié, mais nous avons divorcé depuis quelques années.

Amélie, étonnée note l’imprécision de la période du divorce et, lâchant sa fourchette, serre de nouveau sa main en signe de compassion et de partage. Souffres-tu toujours de cette séparation ?

- Moins aujourd’hui. Mais une séparation est toujours vécue comme un échec cuisant de la vie. Au début la souffrance est orientée vers la séparation, la vie en silence et quand on commence à être installé dans cette vie solitaire c’est le sentiment d’échec qui fait souffrir.

- Est-ce vraiment un échec ou une étape de la vie qu’il faut franchir ?

- Je ne sais pas, mais je vis cela comme un échec personnel même si les causes de la séparation ne m’appartiennent pas toutes.

Paul hausse las épaule en disant cela. Son visage laisse exprimer un sourire un peu forcé comme pour dire : - Ne t’en fais pas, je suis solide et je me donne une vie agréable. Ces pensées sont coupées par l’arrivée de la serveuse qui en desservant les assiettes vides leur demande si ils ont aimé. Ils apprécient d’un sourire sa gentillesse.

- Tu n’as pas cherché, tu ne cherche pas à reconstruire une vie de couple. De retrouver une compagne pour une autre harmonie de vie.

- Au début, j’ai songé à cela. Au fil du temps qui passe l’envie est moins forte. Je me suis beaucoup questionné, une sorte d’analyse introspective. Savoir si l’envie était pour « faire comme tout le monde », en quelque sorte de rentrer dans le moule ; ou un réel besoin affectif. Certain soir, ou même des journées, la vie solitaire est pénible à supporter, mais parfois je reconnais une sorte de légèreté, presque un sentiment de liberté. Je me donne souvent l’occasion de sortir et de rencontrer d’autres personnes. J’aime ça !

- Est-ce que tu voyages ?

- Oui un peu. En France et en particulier dans les Alpes où j’aime bien retrouver mes repères. Il y a trois ou quatre ans j’ai fait un très beau voyage en Égypte.

- Oh ! Et tu as aimé ?

- Beaucoup, d’autant plus que ce voyage était particulier parce que j’avais invité mon ex. (Nota : voir articles du 02/08/2009 et jours suivants)

Pendant que la serveuse apporte les plats, Amélie constate que Paul a des gestes incertains lorsqu’il évoque cette femme qu’elle ne connaît pas. Ses doigts entrent en mouvements désordonnés, sa tête et même ses lèvres ont de légères impulsions comme pour marquer une hésitation.

- Lorsque j’ai préparé le voyage, sur un coup de tête, je l’ai invitée, elle a accepté. Nous avons fait un voyage agréable, comme un couple ordinaire. Puis au retour nous sommes retournés chacun chez nous et depuis nous communiquons peu.

- Cela peut paraitre étrange, mais je crois que c’est bien. Je suis certaine que cela a apaisé les tensions entre vous.

- Je pense que oui, c’est aussi l’avis de nos deux fils.

- Est-ce que tu es grand-père ?

- Hélas non. Mes fils sont très actifs sur le plan professionnel, ils vivent avec leurs compagnes, mais ne parlent jamais de descendance. Tu me disais que tu as trois petits-enfants. Tu as de la chance.

- C’est vrai, mais ils habitent loin et je ne les vois pas très souvent.

La serveuse produit une nouvelle rupture dans la discussion en leur proposant de choisir les desserts. Amélie choisit une crème brulée et Paul son habituelle cervelle de Canut. Se tournant vers la serveuse Amélie lui dit avec un gentil sourire :

- La rouelle de porc était délicieuse, je me suis régalée !

Pendant qu’elle s’éloigne de la table ils ont un regard sur la ville. Amélie hésite sur certains bâtiments, mais Paul est très précis dans ces explications et lui donne des tas de points de repères, comme un guide attaché à sa ville. C’est elle qui revient à la discussion :

- Dans ton, enfin votre voyage en Égypte, est que vous avez délaissé les Pharaons pour aller jusqu’à Alexandrie ?

- Bien sûr, je ne voulais pas quitter ce pays sans visiter la nouvelle bibliothèque, belle et moderne qui veut remplacer son illustre et énigmatique devancière. Je pense que l’on ne peut pas se limiter à voir ce pays seulement à travers son histoire ancienne, et on ne peut pas le quitter sans avoir vu ses modernismes ainsi que les quartiers pauvres de cette immense ville. L’Égypte est un tout qu’il faut aimer dans son ensemble. Et puis, les gens sont si gentils…

En buvant le café, Paul la regarde un instant avec un sentiment étrange. Amélie est là devant lui, elle semble à l’aise, mais il y a comme un voile, des incertitudes qui flottent sur leur échange. Troublé Paul, à son tour, lui prend la main. Il sent qu’elle accepte ce contact, mais ses phalanges restent crispées. À vois plus basse il lui demande :

- Pendant ce repas, nous avons parlé surtout de moi. Tu ne m’as dit que peu de chose de toi. Es-tu heureuse ?

Immédiatement Paul sait qu’il a touché un point sensible, que sa question a été trop directe. Un instant il regrette, il se contente de renforcer la pression de sa main. Si les yeux d’Amélie brillent à cet instant, c’est qu’une larme vient de se blottir contre un cil. Elle le regarde dans les yeux et son silence explique combien il est parfois difficile de parler, même si on est en confiance. Paul n’insiste pas, il lui propose seulement d’aller chez lui près de Bellecour, ou d’aller marcher au parc de la Tête d’or. À cette proposition Amélie se ressaisit et avec un sourire retrouvé elle lui dit :

- Je veux bien aller marcher au parc, le temps est beau et cela me fera du bien. Je te dirais ce qu’a été ma vie puisque tu as la gentillesse de m’écouter. Ce n’est pas du très joli, mais mes projets d’avenir sont très positifs. En se levant de table, elle pose une grosse bise sur la joue de Paul en lui disant :

- Merci pour ce délicieux repas. Ce moment que je passe avec toi est agréable, rassurant. Comment allons-nous au parc ?

- Chère madame, nous prendrons la ficelle, le métro et le 58, mais je vous en prie, passez devant et suivez votre guide !

Ce ton drôle permet au rire de cristal de refaire surface alors qu’ils rejoignent la station de Fourvière.

Suite : Amélie et Paul, Promenade au parc.

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Commentaires
A
J'ai profité de la pause de midi pour venir au restaurant.<br /> <br /> Allez hop... je file au parc !
L
Je reviendrais plus longuement Pierre... Je passe juste quelques secondes vous déposer 1001 douces pensées à vous et vos proches en ce 25 décembre.<br /> Puis, <br /> merci infiniment pour vos vœux de fin d'année..<br /> Prenez bien soin de vous,<br /> @ bientôt<br /> <br /> Lila
M
Le suspens devient intenable,et alors, quel est le secret de sa souffrance ? Paul va t-il arriver à la rendre heureuse ? je fais confiance à ton imagination. belle soirée à toi<br /> Mick01 dite Mimi
M
Quelle belle histoire.... j'aurais aimé la vivre ! et je crois bien que j'aurais choisi le même menu....... de plus elle mélange l'imagination et un tout petit peu de la réalité !!<br /> Moi aussi j'attends la susite avec impatience ! <br /> Bonne journée<br /> Bisous<br /> Monelle
J
Ainsi donc, la rencontre, magique, a eu lieu...<br /> Mais qu'a vécu Amélie pour être tant troublée à cette question?<br /> Gageons que nous en saurons plus dans Amélie et Paul, promenade au parc...<br /> <br /> Belle écriture.
L'écritoire du baladin
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