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L'écritoire du baladin
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21 octobre 2009

Colloque sentimental

Dans le vieux parc solitaire et glacé

Deux formes ont tout à l'heure passé.

.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,

Et l'on entend à peine leurs paroles.

.

Dans le vieux parc solitaire et glacé

Deux spectres ont évoqué le passé.

.

- Te souvient-il de notre extase ancienne ?

- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?

.

- Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ?

Toujours vois-tu mon âme en rêve ? - Non.

.

- Ah ! Les beaux jours de bonheur indicible

Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

.

Qu'il était bleu, le ciel, et grand l’espoir !

- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,

Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Paul Verlaine 

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Commentaires
L
qui ne l'aimerait? Mais ce poème-ci m'a toujours mise mal à l'aise; sans doute parce qu'il n'évoque que des sentiments morts et des souvenirs refusés. Merci, Pierre, de nous rappeler ce poète aux mots toujours si bien choisis!
D
"Tels ils marchaient dans les avoines folles,"<br /> Qu'importe le nom qui fait battre le coeur, la main dans la main, corps contre corps, ils continuent à marcher, et la douceur de la nuit qui seule les reconnaît, transforme ce qui a fuit en ce qui est toujours. L'amour n'a pas de nom, ni de souvenir, il est toujours conjugué au présent.<br /> Merci Pierre pour ton commentaire sur mon blog, c'est un plaisir de te découvrir.<br /> Pardonnez le "tu", il est spontané.
M
Triste...mais toujours aussi beau !! Amitiés poétiques.
M
merci<br /> je ne me lasse pas de relire ses poèmes <br /> bonne nuit !
P
Cela fait du bien de le relire parfois...<br /> Merci pour ce beau partage.<br /> Patricia
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