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Conte pour un homme et une femme
Dans un coin de France, l’homme poussait sa charrue tirée par les deux bœufs. Le terre était dure, mais de bonne qualité. Ainsi, printemps après printemps, il traça son sillon. Dans son champ, il fit pousser des plantes, de belles plantes. Il avait créé lui-même certains plants, les autres lui ont été offerts. Peu importait pour lui l’origine de ces plants. Il travaillait dur pour que chaque plant ne manque de rien. Arrosage, engrais. Parfois il dû désherber les alentours. Régulièrement, il taillait les branches indisciplinées pour leur donner une forme saine et harmonieuse. Il regardait peu à coté, souvent trop absorbé par son champ qui poussait vite et qui demandait de plus en plus de soins.
L’un des plants, discret, avait un magnifique port, élancé, élégant. L’autre plus exubérant cherchait son évolution, essayait, recommençait. Un autre, plus petit progressait en beauté à l’ombre des plus grands. L’homme avait beaucoup voyagé pour trouver les ressources nécessaires pour que tous les plants aient une réponse à leurs besoins.
Un soir, fatigué, l’homme s’assit sur le bord du chemin. Il regarda son champ et le trouva beau, pas nécessairement plus beau que les autres champs du voisinage, mais celui-ci, c’était le Sien. Du bas du chemin, il vit arriver la femme. Elle marchait d’un bon pas, alerte, les manches de son vêtement étaient retroussées. Lorsqu’elle approcha, il constata qu’elle était jolie et élégante.
Elle s’assit à coté de lui et lui dit : - Vous avez un joli champ, monsieur. Il rougit un peu du compliment, mais en disant merci il estima qu’il était mérité. - Et vous madame, avez-vous un champ comme le mien ? – Oui bien sûr ! Comme vous, j’en suis très fière, mes plants ont belle allure, comme les vôtres. Comme vous j’ai dû beaucoup travailler pour les faire pousser. Leur discussion dura longtemps. Ils comparaient les plants, les méthodes pour les faire progresser. Enfin toute leurs techniques pour réussir.
Un jour, l’homme visitait le champ de la femme et la félicita. – Vos plants sont magnifiques, je suis heureux pour vous de cette belle réussite puis, prenant la femme par la main, il lui dit :- Pensez-vous envisageable de réunir nos plants pour faire un champ encore plus beau ? Elle répondit : - C’est une belle idée, généreuse, d’ailleurs, j’y pensais un peu. Ainsi fut fait. Ils réunirent les champs et les plants se retrouvèrent mêlés. Au bout d’un temps, tous les plants se développèrent ensembles, en harmonie. Ce nouveau champ était très beau, il faisait l’admiration de beaucoup de personnes. L’homme et la femme étaient fiers, mais ils sentaient qu’ils avaient encore beaucoup de travail.
Un jour, il lui dit : - Veux-tu que nous fassions une fête, la fête de notre champ ? – Quelle belle idée répondit-elle. – Elle retroussa les manches un peu plus haut et se mit au travail. – Je veux que ce soit une belle fête, simple, mais belle. Avec toute notre famille. Il faut que chacun puisse venir admirer notre champ.
Ce jour, toute la famille était là. Chacun pu voir le champ, l’homme et la femme aux yeux brillants, et tous les plants. Ce fut une belle fête. Tous étaient heureux d’être là, ils ont rit, ils ont chanté, ils ont dansé, ils se sont dit des mots pleins de tendresse. Quand la musique a baissé, doucement ils se sont retirés, plus riches. Plus riches d’avoir vu un champ bien tenu. Plus riches d’avoir vu l’homme et la femme heureux et fiers. Plus riches de la leçon d’humanité qu’ils avaient reçue.
À Gilles et Sylvie en hommage à ce qu’ils sont
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