Le temps qui file au fil des saisons
Comme nous étions bien dans notre printemps de vie. Nos têtes pleines de projets partagés. L’amour mélangeait nos cœurs nos idées nos envies. Nous étions sur le même chemin. Nous marchions du même pas. Nous apprenions la vie, nous en faisions le brouillon, nous étions en apprentissage. La musique nous attendrissait.
Notre été était chaud, lumineux. Les enfants sont arrivées pour apporter de la lumière à la lumière. Du bonheur au bonheur. Nous affirmions nos caractères et nos volontés. Nous étions actifs et peu à peu nous vivions nos réussites. On pouvait nous citer en exemple, nous étions un repère. La musique nous faisait danser.
L’automne est arrivé avec les couleurs qui changent de vert en or. Puis avec les premiers froids les feuilles sont tombées. Volant en arabesques pour se poser sur un sol humide et déjà froid. Comme la nature notre bonheur commençait à s’engourdir, à se figer. La protection était recherchée en soi même, plus que chez l’autre. La musique nous faisait rêver.
Avec l’hiver, chacun a pris son manteau pour y trouver sa propre chaleur. Les routes restent proches, mais ne se touchent plus. Les bonheurs quand ils sont là, sont moins partagés, chacun y prend la part qu’il peut. L’amour laisse sa place à l’amitié, mais ce n’est pas le sentiment attendu et la chair devient de glace. Petit à petit, nous sombrons dans une indéfinissable et froide mélancolie. Nous écoutons chacun nos musiques.
Quand mon cœur espère un nouveau printemps, mon esprit lui dit qu’il n’y croit plus. Tristement j’arrive en fin de vie, dispersé, le corps en solitude.