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L'écritoire du baladin
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28 août 2009

L’oiselle s’envole

Oiseau et Oisonne sont fiers du nid qu’ils ont construit. Il est beau, solide, confortable. Il est bien accroché tout en haut d’un grand sapin. Avec des plumes, ils ont tapissé le fond pour qu’il soit encore plus douillet. Sur le bord de la forêt, il est un peu à l’abri du vent et de la pluie.

Oisonne s’y est installée et avec délicatesse, elle a déposé son œuf. Un bel œuf, très clair avec de petites taches brunes. Par de petits mouvements circulaires l’œuf est venu se nicher au plus profond de son plumage, là où les plumes sont si fines, si douces. Et là elle n’a plus bougé. À peine quelques mouvements lorsque, par fatigue, elle s’assoupissait. Elle a regardé passer les nuages. Certains jours ils étaient tous blancs et ils dansaient joyeux dans le ciel. D’autres jours c’étaient des nuages noirs épais chargés de pluie. Oisonne baissait la tête, laissait passer l’orage en vérifiant que son œuf était bien protégé. Ainsi de pluie en soleil les jours ont passés.

Un matin, Oisonne a entendu un petit craquement. Tout de suite après c’était un frémissement sous son ventre. Elle s’est tirée un peu sur le coté, et oh merveille l’œuf était en train d’éclore. Elle sentait bien que c’était difficile pour ce petit, alors elle l’a aidé, beaucoup aidé. Un coup de bec par ci, un coup de bec par là et voilà le petit sorti d’affaire. En fait c’était une Oiselle qui venait de naître.

- Bonjour petite Oiselle, bienvenue dans notre nid.

Avec sa tête Oisonne faisait des tas de caresse à sa petite Oiselle. Cette dernière se sentait si heureuse avec une si gentille maman. Et puis sa maman, plusieurs fois par jour partait et revenait avec de la bonne nourriture. Des vermiceaux tout frais, des morceaux de fruit bien choisis. De ce fait, avec tant de bons soins la petite Oiselle a vite progressé et pris des forces.

Quand elles étaient toutes deux au nid, Oisonne et Oiselle se faisaient de gros câlins. Et quand oiselle fut assez forte, elle commença à voler en compagnie de sa maman. Ah ! Quelles belles promenades elles ont fait ensemble ! Elles aimaient flâner le long des arbres, regarder, comparer. Sur les arbres fruitiers elles se régalaient d’un dessert.

- Veux-tu reprendre de cette prune ?

- Non merci je retourne goûter la poire !

Pendant quelques jours, les autres oiseaux ont cru qu’elles étaient sœur. Et cette belle entente, cette complicité, dura longtemps.

Mais un jour, on ne sait pas pourquoi, Oiselle n’a plus voulu voler avec Oisonne.

- Es-tu fâchée ? Demanda la maman.

- Non, mais laisse moi tranquille, et puis arrête de toujours brosser mes plumes avec ton bec !

Depuis ce jour les relations devinrent plus froides, presque inexistantes. Oiselle partait tôt le matin, et ne rentrait au nid que pour manger et dormir. Oisonne devint triste, très triste, des jours, elle oubliait même de manger. Elle ne comprenait pas.

Un jour Oisonne vit Oiselle, qui avec sa mine dure lui dit :

- Je pars.

- Mais où vas-tu ?

- Là bas vers le grand chemin.

- Tu pars pour longtemps ?

- Oui, longtemps.

- Mais c’est dangereux !

- Et alors !

Avec un au revoir de la pointe du bec, Oiselle s’envola vers son chemin.

Depuis Oisonne attend, triste. Elle se pose des questions : Qu’ai-je fais de trop ? Qu’ai-je fais de pas assez ?

Elle sait bien qu’il n’y a pas de réponse à ces questions. Elle a fait, elle a bien fait son travail de maman, et voilà ce rôle là est terminé, une page se tourne.

De tous les temps, et pour tous les temps les Oisonnes ont été et seront tristes quand les Oiselles prennent leur vol toutes seules.

Puis un jour, Oiselle reviendra, différente de ce qu’elle aura rencontré. Murie des difficultés surmontées. Elle se posera à coté de l’Oisonne et lui dira :

- Maintenant, je suis ton égale.

Ce petit conte est dédié à une amie bloggeuse. Si elle passe par là, peut-être qu’elle se reconnaitra.

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Commentaires
F
Je ne suis pas l'amie en question mais je me sens pourtant bien concernée par votre histoire!<br /> je suis moi-même oisonne et mon oiselle de 15 ans cherche à prendre son envol!<br /> Quand à mon oiselle de 20 ans, elle s'est déjà envolée, et de vous lire m'assure que bientôt elle reviendra. Il suffirait juste que, pour l'y aider, je la considère en égale...merci de m'ouvrir les yeux!
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